RENCONTRE PUBLIQUE - Immigration et intégration
#Immigration Conférence sur l'avenir de l'Europe, immigration
Compte-rendu « Immigration et intégration en Europe »
1. Contexte, objectif, sujet et structure/méthodologie
Trois rencontres publiques ont été imaginées sur la cinquième circonscription d’Indre-et-Loire. Un questionnaire envoyé aux citoyens du Nord-Ouest Touraine a permis de déterminer trois thématiques :
- Environnement
- Jeunesse
- Asile et immigration
Cette troisième et dernière rencontre portait sur la thématique de l’Asile et l’immigration.
L’option « Open Space » a été privilégiée pour rendre la rencontre plus interactive. Suite à une présentation liminaire du sujet accompagnée d’une fiche d’information écrite, les participants se sont répartis en 4 groupes.
Chaque groupe a disposé de 15 minutes pour réfléchir à des solutions, sur chaque question posée. Ils ont ensuite présenté leurs conclusions à l’ensemble des participants. Chaque présentation a donné lieu à un échange avec les intervenants.
2. Nombre et type de participants présents
30 citoyens ont assisté à cette rencontre participative, et ont pu échanger avec les intervenants :
- Sabine Thillaye, députée d’Indre-et-Loire et Présidente de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale
- Anne Castagnos-sen, responsable des relations extérieures d’Amnesty International France (en visioconférence)
- Aminata Ouattara, membre de la Cimade Tours
- Anne Janin, présidente départementale de la Croix-Rouge française d'Indre et Loire, venue parler de l’accueil des réfugiés ukrainiens en Touraine (visioconférence)
- Fabienne Keller, députée européenne, avait enregistré quelques mots d’introduction sur le travail engagé au sein de l’Union européenne autour de l’Asile de la migration.
Les citoyens présents étaient tous originaires d’Indre-et-Loire.
3. Principaux sujets de discussion
Deux questions ont été posées aux participants, avec quelques exemples de réponse, pour faciliter l’interaction entre les groupes :
Comment améliorer l’accueil des immigrés en Europe ?
- Durcir les règles pour obtenir des titres de séjours – accueillir moins de monde, mais mieux
- Mieux répartir les demandes d’asile entre les 27 États membres
- Laisser chaque État membre gérer sa propre politique d’immigration
- Soutenir l’action des associations
Comment mieux intégrer les personnes issues de l’immigration légale dans leur État de résidence ?
- Que suis-je prêt à faire pour faciliter l’accueil de ces personnes ?
- Doit-on rendre obligatoire le parcours d’intégration ? Que doit-il contenir ?
4. Principales idées suggérées
Comment améliorer l’accueil des immigrés en Europe ?
Tous les groupes de travail se sont mis d’accord sur la nécessité :
- D’alléger les procédures d’accueil et d’accélérer leur traitement
- De créer de nouveaux lieux pour les accueillir, certains suggérant de réaliser des points d’accueil sur l’eau
- D’améliorer les relations avec les États d’origine pour faciliter le renvoi des personnes déboutées, mais aussi pour mieux informer les candidats à l’accueil des conditions d’accès
Si toutes les personnes présentes considèrent que la gestion des flux migratoires doit être réalisée à l’échelle européenne, tous n’envisagent pas le même degré d’implication de l’Union. En effet, certains ont proposé de créer un budget migration spécifique, pour le répartir entre les États membres. D’autres ont estimé que cette gestion devait se limiter à un cadre commun, avec une politique migratoire et d’intégration propre à chaque État membre.
Les propositions :
- Débloquer plus de moyens
- Favoriser l’apprentissage de la langue du pays d’arrivée
- Alléger les procédures administratives liées aux titres de séjour
- Clarifier les règles applicables en matière d’accueil
- Faciliter l’accès au travail
- Construire plus de lieux pour accueillir les personnes migrantes, notamment des points d’accueil sur l’eau en attendant le traitement de leur demande
- Informer les pays de départ sur les conditions d’accueil au sein de l’UE
- Créer une politique commune/partagée d’accueil et d’intégration (accord commun), tout en laissant chaque d’État membre gérer sa propre politique d’immigration
- Répartir les populations migrantes sur les différents territoires
- Rendre l’accueil obligatoire pour toute personne bénéficiant de la protection internationale
- Conditionner l’accès aux aides sociales dévolues aux personnes migrantes à l’apprentissage de la langue du pays d’accueil et de ses règles communes
- Soutenir l’action des associations, sans supplanter la responsabilité des États membres
- Harmoniser les délais de traitement
- Créer un budget commun au sein de toute l’Union européenne en matière d’immigration
- Partager les pratiques
- Refuser que chaque État membre gère sa propre politique d’immigration
- Construire l’égalité des droits pour toutes et tous, indépendamment du statut administratif ou de la nationalité
- Mettre fin aux paradoxes : travailler dans l’illégalité pour obtenir son titre de séjour, enfants qui aident les parents à mieux s’intégrer
- Centraliser les demandes d’asile et les répartir en fonction des besoins
Comment mieux intégrer les personnes issues de l’immigration légale dans leur État de résidence ?
Tous les groupes de travail ont fait le constat qu’une bonne intégration passe par l’apprentissage de la langue de l’État de résidence et un meilleur l’accès à l’emploi. L’ensemble des participants ont aussi insisté sur la formation des accueillants, notamment pour ceux qui souhaiteraient recevoir une personne migrante chez soi. Certains ont proposé de faire des parrainages pour mettre en relation les personnes déjà établies et les nouveaux arrivants. D’autres ont proposé de créer des postes de référents, pour suivre les personnes migrantes dès leur arrivée sur le territoire et effectuer un suivi tout au long de leur parcours.
Enfin, les participants sont aussi revenus sur la répartition des personnes migrantes sur le territoire. En effet, une meilleure répartition au sein d’une ville, d’un État ou même du territoire européen éviterait de créer un phénomène de ségrégation sociale, et permettrait aux nouveaux arrivés de mieux s’intégrer dans leur État de résidence.
Les propositions :
- Établir des parrainages pour mettre en relation les personnes déjà établies et les nouveaux arrivants
- Mieux répartir les populations pour éviter la ségrégation spatiale
- Meilleure ouverture d’esprit
- Cessation de la discrimination du patronyme/de la zone géographique/pour le logement
- Donner accès à l’autonomie : logement, nourriture, langue, éducation, formation professionnelle, travail
- Accompagnement à la compréhension de notre mode de vie
- Former les citoyens à l’accueil
- Encadrer les accueillants
- Faciliter l’accès à l’emploi, à l’insertion professionnelle
- Créer un service civique dédié pour les personnes nouvellement arrivées
- Désigner un référent pour suivre la personne migrante pendant son parcours
Ambiance générale et suivi attendu
Retours très positifs de la part des participants. Les interventions en visioconférence ont été appréciées et ont apporté une vision différente de la thématique :
- Fabienne Keller pour dresser les contours de la politique européenne en matière de migration
- Anne Janin, un point de vue local sur la crise migratoire causée par la guerre en Ukraine
- Anne Castagnos-sen, une expertise sur l’accueil et l’intégration des réfugiés en France
L’échange a aussi pu se faire de manière fluide entre Madame Castagnos-sen, à distance, et le reste de la salle lors des phases de restitution.
Enfin, une participante nous a demandé comment seraient traitées les propositions faites lors de cette soirée. Ce fut l’occasion de rappeler l’importance de la plateforme multilingue de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.